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Terreetmer
15 juin 2011

Nous vivons les temps sombres de Tchernobyl et Fukushima. Au Siècle des Lumières les gens s'éclairaient à la bougie et à la chan

chandelle … mais ils se chauffaient au bois.
A l'époque vivaient des hommes épris de liberté. Parmi eux le philosophe Jean-Jacques Rousseau. L'un des grands problèmes qui occupaient ses pensées était le suivant : comment passer d'un pouvoir religieux, imposé de l'extérieur, à une société démocratique où le peuple exercerait la souveraineté dans le cadre de lois qu'il se serait donné. Il fallait donc inventer l'idée de laïcité.
Le Roi exerçait un pouvoir de droit divin, avec l'onction du sacre à Reims. On l'appelait le Roi très chrétien.
La gouvernance du royaume assurait à l'Eglise de France, via les lois et la fiscalité, le plus de richesse et d'influence possible.
En échange, la vie éternelle était promise aux plus grand nombre qui s'en montrerait digne ici-bas.
La France était considérée comme la Fille aînée de l'Eglise.
Depuis octobre 1945, par la grâce de l'ordonnance prise par Charles De Gaulle instituant le CEA, conférant à ce dernier un régime dérogatoire excluant tout contrôle de la représentation nationale, s'est mis en place et a prospéré un pouvoir qui s'impose de l'extérieur à la société française : le pouvoir atomique.
Tous les gouvernements, d'abord en secret jusqu'en 1958, puis de plus en plus ouvertement depuis, ont fait allégeance à ce pouvoir. Ils lui ont accordé et continuent de le faire, via les lois, les règlements et la fiscalité, les moyens du plus grand développement possible et de la plus grande influence possible.
La soumission de l'actuel président aux intérêts de la secte atomique dépasse l'entendement. Sans exagération, il est le Président très atomique.
Ce pouvoir raconte un projet mythique et tient par le mensonge.
Certes il ne promet pas la vie éternelle à chacun mais la fission éternelle à tous, de génération en génération de réacteurs, ces tabernacles infernaux des cathédrales modernes.
Le plus de nucléaire possible, comme l'a dit CorinneLlepage, voilà le dessein de dirigeants tenant à ce que la France demeure la fille aînée de la secte atomique.
Dans ces temps où la pensée se rétrécit à l'économisme, la doctrine se résume en un gros mensonge : grâce à l'atome le consommateur français jouit du kWh le moins cher d'Europe.
C'est faux pour trois raisons :
  • 1°) sans compter les dépenses antérieures, colossales, la recherche publique française pour le nucléaire a englouti 159 Md € depuis 1974. Rapportée à la production d'électricité atomique cumulée depuis cette date, cette somme place de coûté réel du kWh sortie centrale, non pas à 4,2 centimes d'Euro comme affirmé partout, mais à 6,1 centimes d'Euro, soit plus cher que le coût moyen de production du kWh en Allemagne, lequel oscille entre 5,5 et 6 centimes d'Euro.
  • 2°) le parc des centrales est aux 2/3 amorti. La technologie n'étant pas mature, le coût d'investissement du kW installé n'est pas maîtrisé. Il n'a cessé de croître pour quasiment doubler depuis 1974. Aucune provision n'a été constituée pour le renouvellement, comme cela aurait dû et être répercuté sur le prix du kWh.
  • 3°) la fission terminée, restent les déchets et des installations contaminées à démanteler. Les problèmes posés par ces deux opérations ne sont pas résolus. Il n'y a pratiquement aucune somme provisionnée, ni pour l'une, ni pour l'autre. Autant en moins dans le prix du kWh.
Marcel Boîteux, directeur général puis PDG d'EDF lors de la réalisation du programme de centrales, avait coutume de dire, en substance : « nous faisons un énorme effort pour passer au tout électrique – tout nucléaire. Il faut bien que nos enfants aient à s'occuper. A eux les déchets. »
Voilà à quoi se résume la gouvernance atomique :
  • le plus d'énergie nucléaire possible, avec les financements garantis ad hoc ;
  • le plus de consommation électrique captive possible (pas d'obligation de conduit de fumée dans les logements neufs, non extension du réseau de gaz vers les lotissements tout électrique etc., et pas de règle pour passer au tout-électrique dans l'habitat ancien ;
  • laisser aux générations futures les séquelles ;
  • nier le risque d'accident grave ;
  • faire coopter des pro-nucléaires dans tous les postes d'influence et de décision.
Selon un tout récent sondage il reste 23% de Français qui n'ont rien voulu comprendre de ce qu'a signifié Tchernobyl et de ce que représente Fukushima. C'est dire le pouvoir de la secte atomique sur les esprits. Mais l'idée de laïcité énergétique gagne du terrain.
On ne sort pas du nucléaire en conservant la gouvernance qui a établi son hégémonie.
 
Sortir du nucléaire suppose d'instaurer des règles fiscales, administratives, de politique de recherche et de politique étrangère qui incitent les acteurs économiques, scientifiques et administratifs à construire la société post-nucléaire :
  • arrêter toute exportation d'électricité et de matériel nucléaire ;
  • arrêter toutes les centrales mises en service depuis plus de 30 ans (c'est possible dans l'immédiat, nos calculs le montrent) ;
  • arrêter le retraitement à l'usine de La Hague ;
  • établir le vrai coût du nucléaire ;
  • stopper la construction du réacteur EPR de Flamanville et cesser de payer pour le projet ITER ;
  • cesser de torpiller par des réglementations spécifiques et instables les énergies renouvelables ;
  • couper les crédits de recherche au nucléaire sauf pour le stockage des déchets et le démantèlement des installations ;
  • imposer aux opérateurs de passer aux réseaux intelligents, indispensables pour la maîtrise des consommations d'électricité et le passage aux renouvelables ;
  • favoriser les investissements de maîtrise de l'énergie ;
  • développer les formations professionnelles des nouveaux métiers de l'énergie.
En attendant qu'une nouvelle administration fasse entrer la société française dans l'ère post-nucléaire, nous avons à exprimer concrètement notre solidarité aves les populations japonaises touchées par Fukushima comme nous devons continuer de le faire pour celles touchées par Tchernobyl.
Le Japon a été le premier pays à apporter une aide humanitaire aux enfants malades de Tchernobyl. Un mouvement réciproque de solidarité pour le Japon est né spontanément au Belarus après Fukushima.
Nos associations et nos organisations ont le devoir d'être attentives à apporter toutes les contributions dont ont besoin leurs homologues ukrainiennes, biélorusses et japonaises pour limiter au maximum les expositions à la radioactivité.
Intervention d'Yves Lenoir, CAP21, à la Manifestation en soutien des peuples japonais victimes de l'accident nucléaire de Fukushima – Paris 11 juin 2011 source 
Merci Philippe
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Dons pour la croix rouge japonaise

 http://www.croix-rouge.fr/La-Croix-Rouge/La-Croix-Rouge-francaise/Ressources-et-transparence/Dons-pour-la-croix-rouge-japonaise

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