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14 décembre 2009

Copenhague : les accès des ONG au Bella Center sont restreints. France Nature Environnement va avoir des difficultes

Par Arnaud Gossement, Maître de conférences à Sciences Po Paris, avocat, docteur en droit et Responsable climat de France Nature Environnement.

 Mauvaise nouvelle. Gaëlle, chargée de mission climat à France Nature Environnement (FNE) vient de m’appeler de Copenhague : les accès des ONG au Bella Center sont restreints. Concrètement, pour les 6 personnes de la délégation FNE, nous disposons de …3 cartes d’entrée. La tuile. Envoyer un chargé de mission ou un bénévole représente une charge très importante pour le petit budget dont dispose l’équipe. Or, la charge est encore plus lourde si ces personnes ne peuvent même plus aller là où se passent les négociations. De plus, il n’est pas très agréable d’avoir à désigner celles et ceux qui pourront entrer ou non dans le centre de conférences. Enfin, une fois à l’intérieur, il y a beaucoup à faire : prise de contacts, compte rendus de réunions, notes en tous genres, vidéos, articles, etc… Plus l’équipe est en nombre limité, plus le travail est difficile à réaliser.

Cette nouvelle péripétie pose la question de la fonction exacte des ONG dans ces négociations climatiques. La réponse n’est pas évidente. Elle fait débat au sein même des associations. Certaines, proches des altermondialistes, remettent en cause le processus diploclimatique piloté par l’UNFCC, soit le secrétariat de la convention cadre sur les changements climatiques signée en 1992. Ainsi, le « Klimaforum », qui se tient prés de la gare de Copenhague, accueille les interventions et conférences des militants qui remettent en cause de manière plus profonde la gouvernance mondiale actuelle, tant économique qu’écologique. Les ONG présentes à l’intérieur du Bella Center, tentent pour leur part, de peser sur les négociations. Je suis sincèrement admiratif de l’immense travail d’information, d’alerte, d’analyse, de communication qu’elles effectuent. ONG internationales ou régionales, généralistes ou thématiques, bénévoles et/ou professionnelles : elles concourent à l’évidence à la prise de conscience. Sans elles, il n’y aurait sans doute même pas de Sommet de Copenhague.

Reste que les ONG ne sont pas associées au cœur des négociations. Certes, certains de leurs responsables, rencontrent les négociateurs, déjeunent avec les ministres ou leurs conseillers, font passer des notes ou tentent de faire pression par médias interposés. Tout cela est nécessaire mais je reste convaincu qu’une réforme du mécanisme des négociations est indispensable. Les ONG peuvent faire fuiter des textes mais ne participent pas directement à leur rédaction malgré leur expertise évidente. Dilemme : réclamer une participation au cœur des négociations revient à prendre le risque d’une institutionnalisation, ce que beaucoup d’associations refusent aussi. Que faire ? Créer un contre sommet ? Celui-ci est sans doute nécessaire pour continuer à faire pression et informer les citoyens mais est-il suffisant ? Un Contre sommet ou une contre organisation de négociation climatique ne permet pas de contribuer à la formation du droit international de l’environnement sauf à remettre en cause jusqu’à la légitimité des représentants actuels des Etats, qui procède notamment du suffrage universel.

La France n’a pas tout inventé mais elle a organisé un Grenelle de l’environnement qui a permis, en 2007, aux associations, non seulement de participer directement à une négociation mais aussi de travailler avec d’autres représentants : syndicats, élus locaux etc… Rester entre soi n’aura jamais autant d’intérêt que de dialoguer, d’échanger avec, par exemple, des syndicats. FNE y est très attachée et son président vient récemment de participer au Congrès de la CGT. A Copenhague, l’un de mes objectifs est de rencontrer les représentants de la CFDT. Je crois beaucoup à ce rapprochement entre associations environnementalistes et syndicats de salariés. Car la mobilisation citoyenne est encore très inégale. Si les manifestants étaient 100 000 à Copenhague, ils n’étaient que quelques centaines en France alors que le sujet est bien l’un des plus graves défis de ce siècle.

Comment aller plus loin ? Par la création d’une Organisation mondiale de l’environnement, j’y reviens. Avec ce nom ou un autre. Organisation politique au sens large et non technocratique au sens que lui donne la restriction actuelle des accès au Bella center. Le processus actuel de négociation n’est pas durable. On ne peut pas se permettre de re signer un protocole qui sera ratifié 8 ans plus tard et finalement jamais respecté. Seule une organisation qui permette à tous les représentants des sociétés civiles, en fonction de leur niveau de légitimité, de dialoguer et de décider ensemble permettra de conclure des accords qui pourront réellement être contrôlés. L’idée d’une nouvelle gouvernance écologique, qui a émergé en France lors du Grenelle de l’environnement, devrait être défendue à Copenhague. source

+ d'infos surhttp://fne.asso.fr/fr/j7---les-consequences-de-la-surpopulation.html?cmp_id=128&news_id=1437&vID=

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Commentaires
T
que les dirigeants prennent surtout des résolutions concrètes et qu'ils mettent en applications il ne s'agit plus de badiner le temps presse
T
Le Grenelle, c'est un progrès (même si), souhaitons que les ONG puissent se faire entendre à Copenhague et souhaitons surtout que les dirigeants aient du courage et de l'audace !
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