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14 avril 2009

Benetton en Patagonie : PAS DE COULEURS, mais DES DOULEURS cela date !! il y a peu de temps c'etait toujours pareil ....

Ceci n'est qu'un exemple malheureusement parmis tant d'autres. Le profit n'a pas de frontiere et surtout aucun respect de quoi que ce soit. Les valeurs fondamentales de notre superbe societe d'aujourd'hui sont là
Alejandro Tesa lundi 16 mai 2005, mis en ligne par Dial

Les hectares de la multinationale se chiffrent presque à un million en Argentine, mais le petit nombre que Tierras Sud Argentino, entreprise contrôlée par Benetton, a pris au couple Curinano-Nahuelquir a un charme particulier : l’éclat de l’or. Lorsqu’on est puissant, il devient même possible d’envisager de donner ce que l’on ne possède pas...Article de Alejandro Tesa, paru dans Pastoral Popular (Chili), mars 2005.

Les affaires judiciaires sont complexes pour le profane ; celle-ci est simple. Le 31 mai 2004, un tribunal d’Esquel - dans la Patagonie argentine - après un procès que les avocats de Benetton rendirent confus, prononça son jugement : les terres occupées par Rosa Nahuelquir et Atilio Curinano ne leur appartenaient pas, elles étaient la propriété de Tierras Sud Argentino, entreprise d’élevage contrôlée par l’empire lainier italien.

« S’ils ne nous rendent pas la terre, la lutte que nous commençons ne va pas en rester là. Elle n’est pas seulement pour nous, mais pour le reste de nos frères qui se trouvent dans la même situation et n’osent pas suivre cette voie », déclara aussitôt la femme dépouillée de la terre que ses ancêtres connaissaient depuis des siècles.

Les représentants de Benetton-Tierras Sud Argentino quittèrent en silence le tribunal. Un petit rassemblement les vit partir. Lui aussi silencieux. Quelques jours auparavant, le même tribunal - en réponse à une requête de l’entreprise d’élevage - avait estimé que le couple mapuche [1] n’avait pas mis en place une association illicite pour usurper ces terres, un peu plus de 500 hectares. Vraiment rien en comparaison du pouvoir que représentent les 900 000 hectares des requérants étrangers.

En terre de moutons, la mère de l’agneau

Début mai 2003, a été créée, toujours en Argentine, une entreprise : Minera Sud Argentina S.A. Rien d’extraordinaire en cela ; le pays a un énorme potentiel minier. Il a filtré alors que cette entreprise exercerait ses activités dans la province d’Esquel. Curieux hasard : dans les environs des terres disputées aux Curinaco-Nahuelquir, à proximité desquelles les habitants du canton ont dénombré plus de 10 prospections.

Là, on recherche de l’or. Il y a un petit problème, cependant : la population de la zone a repoussé, lors d’un plébiscite, en termes catégoriques (85% des habitants) l’exploitation aurifère. La raison en est simple : le procédé d’extraction utilise le cyanure, qui est un violent poison, et contaminerait les cours d’eau et la végétation, mettant aussi en danger la vie animale et la vie humaine elle-même. Les éternels soupçonneux pensent que c’est pour cette raison que Benetton a offert aux Mapuche du secteur 2 500 hectares – « de première qualité » - pour qu’ils les travaillent à leur guise. Bien sûr : un petit peu plus loin de la zone qui les intéresse. L’agence chargée de gérer les relations publiques de la multinationale - de mauvaises langues affirment que ses spécialistes sont ceux-là mêmes qui « gérèrent » l’image d’un certain Videla, dictateur, dans un (vain) effort pour le rendre sympathique - s’empressa de « brouiller les cartes » et d’affirmer : « Benetton dans les affaires minières ? Allons donc ! Ce sont des médisances de ‘ces gens-là’ ». « Ces gens-là » est l’expression d’un sous-entendu : rebelles, anarchistes, gauchistes, économistes antimarché. Ils ne croient pas à la libre entreprise.

La campagne dura peu. Dans le Journal officiel de la République argentine du 15 mai 2003, on peut lire que la société anonyme Minera Sud Argentina débute légalement ses activités. Et, autre hasard, son domicile est le même que celui de l’entreprise « des couleurs » . Ce qui n’est pas le fruit du hasard, malgré la meilleure volonté du monde, est le fait suivant : le vice-président de Tierras Sur Argentino est également le président du comité directeur de la firme minière. Il s’appelle Diego Perazzo.

United colors of Benetton

A partir de leurs problèmes judiciaires et extra-judiciaires avec les gens d’Esquel en général, et avec les paysans mapuche en particulier, c’est beaucoup d’argent que dépensèrent Luciano Benetton et consorts pour - comme voulut le faire Rafael Videla - « améliorer leur image ». Les stratèges proposèrent la donation de ces 2 500 hectares, refusés. 2 500 hectares, cela peut paraître énorme en Europe - en fin de compte, de petits pays - mais en Patagonie, cela ne constitue jamais qu’un grand jardin potager.

Tout était prêt à Rome : « Voyez comme ils sont bons chez Benetton ; ce qu’il se passe, c’est qu’avec ces Indiens il n’y a pas moyen de s’entendre » ; c’est alors que le soigneux montage s’écroula et qu’il apparut clairement que ce dont il s’agissait, c’était d’une spoliation. « Ils ne peuvent faire donation de ce qui n’est pas à eux » dit, à Rome également, le couple Curinanco-Nahuelquir.

Marco Calabria a parlé avec eux dans le bureau de la rédaction de la revue Carta, en présence de Gustavo Macaya, leur avocat, et Mauro Millàn, de l’association 11 octobre.

C’est clair : les Mapuche sont des gens peu fiables. Qu’est-ce que c’est cette manière de refuser, comme ce fut le cas au XVIème et au XIXème siècle, la première vague mondialisatrice des Espagnols ? ; de persévérer dans leur refus d’intégrer les Etats-Nations proposés par les Argentins et les Chiliens au prix de trahisons et de massacres entre le XIXème et le XXème siècle ?, et maintenant en pleine globalisation contre le terrorisme, de lever à nouveau le poing face aux multinationales

 

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