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22 octobre 2010

conférence biodiversité Nagoya Japon conclusions sur l’étude "l'économie de la biodiversité et des services écosystémiques"

les questions et reponses sur l’étude à lire dans sa totalité, c'est quand même mieux 

"Aujourd'hui, on consomme la nature sans en payer le prix"

L'économiste indien Pavan Sukhdev a présenté, mercredi 20 octobre, les conclusions de son étude sur "l'économie de la biodiversité et des services écosystémiques" à la Conférence des Nations unies sur la diversité biologique qui se tient à Nagoya (Japon) jusqu'au 29 octobre. Ce travail avait été commandé par l'Union européenne en 2008, avec pour ambition de chiffrer le coût que fait peser à terme sur l'économie mondiale l'absence de politique ambitieuse de protection de la biodiversité. L'économiste de l'environnement Yann Laurans explique ce que l'on pourrait attendre de la mise en oeuvre à l'échelle mondiale de cette méthode.

  • Lolo : Est-ce la première fois que l'on envisage de valoriser économiquement la nature et qu'est-ce que cela signifie concrètement ?
  • Yann Laurans : Non, ce n'est pas la première fois, cela fait au moins cinquante ans qu'on en parle et qu'on le fait dans certains contextes. Ce qui est nouveau, c'est le retentissement qu'on donne à des méthodes et à des chiffres. Hier, au cours de la Conférence des parties de la conférence sur la biodiversité, à Nagoya, au Japon, on a publié un rapport qui donne des chiffres sur ce qu'on perd tous les jours, et surtout ce qu'on perdra dans le futur, économiquement, si l'on continue à laisser la biodiversité se dégrader.
  • Dinnoe : Quelles sont les méthodes développées pour valoriser économiquement la nature ? On peut déjà montrer comment les activités économiques ont besoin des ressources naturelles et, plus précisément, des ressources naturelles en bon état. Par exemple, l'agriculture, dans la plupart du monde en développement, dépend de ressources comme les rivières, les forêts qui tempèrent le climat ou qui évitent des inondations, etc. Et du coup, on peut montrer ce que ces activités économiques peuvent perdre si disparaissent ces rivières en bon état, ces forêts, etc. On peut le faire aussi pour le tourisme, et même pour l'industrie. 
  • Elsa : En valorisant économiquement la nature, celle-ci deviendra-t-elle un produit marchand ? Pourra-t-on par exemple acheter, vendre ou louer la barrière de corail ? Comment éviter que ça n'arrive ? C'est vrai qu'il y a un danger. Si tout l'environnement n'est vu qu'à travers ce qu'il apporte à l'économie, alors, seul ce qui est utilisé par des gens qui ont du pouvoir d'achat sera protégé. Cela dit, on en est loin. Aujourd'hui, l'environnement se dégrade, et on laisse au contraire des activités importantes bénéficier de cette dégradation sans la compenser. 
  • Manos : Au sein de quelles instances ou organisations la valorisation économique de la nature pourrait-elle être prise en compte efficacement ? A tous les niveaux de l'action. Au niveau individuel, quand on choisit nos manières de consommer, de passer nos vacances, les produits qu'on achète. Au niveau local, quand un élu, un conseil municipal fait des choix en matière d'aménagement. Au niveau national, bien sûr, avec les grands choix de politique que l'on fait. Et puis au niveau international, européen, etc. Mais il n'y a pas une instance en particulier où siège l'évaluation économique. Et même on peut dire que tant que cela restera confiné à des conférences internationales ou à des réunions d'experts de l'Union européenne, par exemple, rien ne se passera. C'est quand cela entrera dans les moeurs, et notamment qu'on intégrera l'environnement aux calculs que l'on fait déjà pour choisir, par exemple, si on installe une zone d'activité, un port, une autoroute, etc., que les choses évolueront. 
  • Adrien : D'après vous, que manque-t-il à l'économie environnementale pour qu'elle soit placée au coeur des préoccupations gouvernementales ? En tout cas, ce n'est pas un problème technique. Les méthodes existent, on peut les améliorer, mais en gros, on sait faire. Peut-être que ce qui manque, c'est d'accepter de vraiment peser le pour et le contre, de manière complète, de l'ensemble des décisions qui sont prises en matière d'environnement. C'est plutôt une question de volonté, de culture et de rapport de force. 

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