15-12-2009 / Le journal des négociations climatiques à Copenhague

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15-12-2009 / Le journal des négociations climatiques

Depuis Bali chaque conférence fête sa journée de la forêt. C’est donc la troisième du genre qui a eu lieu lundi dans la capitale danoise. D’autre part, aujourd’hui se tient le conseil de l’agriculture où l’on parlera de la future loi européenne sur le bois illégal, et enfin le président de la république rencontrera demain les chefs d’état africains des pays du bassin du Congo après avoir rencontré le président indonésien hier pour discuter de la déforestation. 

A l’heure qu’il est, la prise en compte de la forêt dans les négociations est effective, il n’y a pas de doutes, mais on sent aussi planer la menace d’un texte au rabais qui rendrait contre-productifs les mesures de protection des milieux forestiers et c’est ce qui commence à semer le doute dans nos petites têtes d’écologistes anxieux.

Comme l’explique Fabien Monteils du PNUE, dans notre vidéo du jour, le REDD est un mécanisme permettant de donner plus de valeur à la conservation des forêts plutôt qu’à leur exploitation. Depuis Bali, de nombreuses ONG, centres internationaux environnementaux, comités d’experts, agences gouvernementales se sont penchés sur les modalités de mise en œuvre d’un système qui pourrait attirer potentiellement 30 milliards de dollars par an. Tous ont mis en garde les décideurs politiques sur les dangers d’un mécanisme dessiné à la va-vite. Vendredi, les négociateurs ont rendu public une première version du Longterm Cooperative Action sur le REDD qui semblait un peu floue et parsemé dune multitude de termes entre crochets (voir article du 12 –l’accord dont vous êtes le héros-).
Toute référence aux objectifs chiffrée de réduction de la déforestation pour 2020 et 2030 présente depuis Poznan dans le texte ayant disparu en début de semaine. Après avoir rencontré le ministre d’état en fin de journée hier, nous avons fait part de notre inquiétude sur l’absence de cap pour le mécanisme REDD. L’ensemble des ONG à travers le monde ont cette semaine suivi la même démarche auprès de leur décideur politique et ce matin les objectifs sont revenus.

Cela a été aussi pour nous l’occasion d’évoquer avec Jean-Louis Borloo l’accord politique au sein du conseil européen attendu lors du conseil agriculture de ce jour. Dans le contexte actuel des négociations climat et de la place qu’y tiennent les forêts, il est clair qu’un accord politique entérinant la possibilité de vendre du bois illégal en Europe passerait très mal. FNE avait pressé les eurodéputés en début d’année d’adopter un texte fort, elle continue auprès du conseil.
La rencontre du président de la république de demain avec les dirigeants des pays du bassin du Congo doit aussi permettre d’envoyer sur les forêts et le REDD un signal politique fort qui permettrait à l’Europe de peser positivement sur l’issue de la question dans les négociations internationales. En tout cas, on le souhaite…